mardi 24 mars 2009

L'enseignement des arts, un sujet polémique ?

Les travaux de Pierre Bourdieu qui nous ont été présentés cette année à l'ICP démontrent l'importance et le rôle du capital culturel, et la nécessité d'une égalisation de la culture par l'école.

Les politiques qui demandent à l'école de compenser le déficit familial en matière d'éducation artistique, l'ont compris. D'année en année, les instructions et directives données par l'éducation nationale sont de plus en plus complètes et complexes.

Des définitions différentes pour "arts plastiques" entre le primaire et le collège,
Au primaire, l' enseignement des arts visuels tels que les définissent les textes officiels, regroupent, les arts plastiques plus le cinéma, la photographie, le design, les arts numériques.
Au secondaire, dans les programmes du collège, les arts plastiques incluent le dessin, la peinture, le modelage, l'architecture, la photographie, le cinéma et la vidéo, et le numérique."

Pour faire émerger un parcours cohérent et une culture commune, ne serait-il pas déjà souhaitable de donner une définition identique aux arts plastiques au primaire et au collège ?

Un enseignement artistique étendu à l'histoire des arts, mais des volumes horaires sur l'année inchangés.
Cette année, l'enseignement de l'histoire des arts a été ajouté aux pratiques artistiques du primaire. Pour l'ensemble des pratiques artistiques y compris la musique et l'histoire des arts, la durée annuelle en CP-CE1 est de 81 heures (environ 2h15 par semaine), en CE2-CM1-CM2, la durée annuelle est de 78h (2h par semaine).
Au collège, le volume d'heures sur les 4 années est de 120 heures, soit moins d'une heure par semaine !!!

Une approche qui mêle pratique artistique et enseignement historique.
Il ne viendrait à l'idée d'aucun enseignant de dire que la pratique d'un sport et l'enseignement de l'histoire de ce sport sont de nature comparable et qu'il faut savoir qui à gagner le 100 métres aux jeux olympiques pour bien courir. Pourtant en matière d'enseignement artistique, cet amalgame ne dérange personne.
Rapprocher pratique et enseignement historique des arts , n'est ce pas donner une approche cérébrale et raisonnée à une pratique qui se devrait d'abord d'être gestuelle, sensible et émotive?

Quels sont les objectifs ?
"La sensibilité artistique et les capacités d'expression des élèves sont développés par les pratiques artistiques, mais également par des références culturelles liées à l'histoire des arts. Ces activités s'accompagnent de l'usage d'un vocabulaire précis qui permet aux élèves d'exprimer leurs sensations, leurs préférences et leur goûts..."
De quels élèves s'agit-il ? Des élèves de CP et CE1.

Pour le cycle des approfondissements, l'enseignement de l'histoire des arts "s'articulent sur les 6 périodes historiques du programme d'histoire et doit prendre en compte les 6 grands domaines artistiques suivants:
les arts visuels; les arts du langage; les arts du spectacle vivant; les arts de l'espace; les arts du quotidien et les arts du son."
Un vaste programme à considérer alors que l'enseignement annuel d'histoire des arts est de 20 heures en CE2-CM1-CM2
Par le biais de l'enseignement des arts, on veut que l'enfant exprime sa créativité,
C'est oublier que la créativité humaine peut s'exprimer à 2 niveaux, dans la réalisation ou interprétation et dans la nouveauté, qu'elle peut s'appliquer dans des disciplines aussi variées que les sciences, les mathématiques, la cuisine, la musique, la littérature....
- les pratiques artistiques s'enseignent: le dessin, la sculpture, la danse, le chant, comme toutes les autres disciplines dites académiques: calcul, les conjugaisons. Certains enfants ont plus de facilités que d'autres, c'est vrai dans toutes les disciplines.
Reconnaître une vraie valeur à la pratique artistique c'est participer à la valorisation de l'enfant, spécialement celui qui peut avoir moins de facilités intellectuels.

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